Opération Onslaught

Fermer les yeux n’a jamais empêché une tempête de se déchainer. Adossé contre le frigidaire, les jambes repliées sous moi, j’essaie de reprendre haleine après le combat que je viens de livrer. Miraculeusement, je ne m’en suis uniquement tiré qu'avec une belle estafilade sur la pommette et quelques contusions. Les yeux sanguinolents du Purificateur contemplent, eux, une justification supplémentaire au combat de sa vie. Une justification post-mortem.

Les bruits. Le Staccato mortel des armes automatiques qui résonnent à mes tympans maintenant qu’ils se libèrent peu à peu du battement de mon cœur qui y tambourinait follement comme un martèlement en accéléré. J’essaie de me redresser avant que, paniquée, je ne remarque une silhouette s’engager dans la porte de la cuisine. Clignement des yeux. Dany. Soulagement. Puis terreur devant son tee-shirt qui s’imprègne rapidement, trop rapidement, du sang qui fuit son corps. L’adrénaline me fait me lever d’un bond pour me précipiter vers lui. Trop tard.

- Dany, non !

Les larmes roulent sur mes joues quand je saisis son corps dont l’étincelle de vie s’est déjà enfui. Son regard fixe maintenant un autre monde, à l’identique de l’homme que j’ai tué quelques instants plus tôt. Les mains pleines du sang de mon ami, je contemple effarée le résultat de la haine que provoque la différence. C’est cette même haine que je sens monter en moi. Ma respiration se fait à nouveau saccadée. Mes doigts se recroquevillent légèrement comme sous l’effet de légers spasmes.

Les enfants. Myriam, David, Eléonore, Rodney et les autres.

Je m’oblige à calmer ma respiration, comme me l’a appris Hank. Ne pas tout détruire. Penser aux enfants. Ils ont besoin de moi. Regard circulaire. L’arme du purificateur.

J’embrasse tendrement Dany sur le front.

- Pardonnes-moi, Dan, je ne peux pas rester avec toi, dis-je dans un murmure qui contient difficilement le sanglot qui s’y cache.

Je repose doucement le corps de celui qui était l’un de mes amis dont je me sentais le plus proche. Leste, je saisis l’arme du purificateur, et le tiens avec fermeté selon les instructions d’Ororo. Je me lance dans les couloirs cent fois parcourus depuis mon arrivée à l’institut. Des couloirs familiers à présent hantés par des criminels. L’escalier de bois à la patine dangereuse à la vingt-deuxième marche. L’étage des dortoirs.

Si des purificateurs s’y trouvent, je n’hésiterai pas une seconde à faire feu. Progresser méthodiquement, chambre par chambre, puis gagner les escaliers secrets au fond du couloir pour rejoindre les catacombes. Suivre le plan d'évacuation.

Je dois réussir. Je ne laisserai pas les monstres devenir le cauchemar des enfants.

C'est les jambes tremblantes en pensant aux enfants que tu te mets à courir comme une dératée, fusil en bandoulière et pieds nus,  jusqu'à la cage d'escaliers où tu peux apercevoir plusieurs corps dans le hall, les meubles détruits, et en haut des escaliers deux purificateurs encapuchonnés qui ne t'ont apparemment pas encore repérés. L'un d'eux, le plus proche de toi, semble communiquer avec les autres dans un micro subvocal, mais ses paroles sont couvertes par les coups de feu qui retentissent à l'étage et les cris d'enfants qui suivent.

Déstabilisée par les cris tandis que tu t'approchais aussi silencieusement que possible au travers de ce champs de mine, tu marches involontairement sur un des nombreux bouts de verre qui jonchent le plancher en bois. Plus de peur que de mal, mais cette coupure t'a fait lâcher un petit cri qui alerte immédiatement les deux silhouettes encapuchonnées.


Tes réflexes et l'entraînement de tes mentors portent leurs fruits. Ta silhouette en pyjama noir se dresse comme un cobra. Épauler. Viser la cible la plus proche. Tirer. . Mais tu ne t'attendais pas au recul inversé, qui pousse le fusil vers le bas au lieu du haut d'habitude. L'énorme projectile troue le mur juste derrière lui. Son compagnon en haut de l'escalier réagit d'instinct et tire, mais rate son tir de peu. Celui sur lequel tu as tiré prends son fusil et te met en joue rapidement et appuie sur la détente. Tes yeux s'écarquillent, mais heureusement ton corps réagit à ton entraînement. Se mettre à couvert. Tu sautes sur le côté . Le tir fuse à quelques dizaines de centimètres de là où tu te trouvais, te laissant maintenant une ouverture. Cachée derrière un des meubles fracassé au milieu du hall, tu sais que tu ne seras jamais assez rapide pour tuer les deux. Les cris te vrillent les tympans. Ton regard se trouble, et ta volonté en acier trempée cède juste un instant à la panique. Ta vision devient totalement noire, et tu vois au travers du voile de ton Facteur 0. Bactéries. Là. Sans vraiment réaliser, tu projettes le facteur 0 sur eux et détournes les bactéries présentent dans le corps des deux hommes. Ton souffle s'accélère, ta rage monte et tu sens comme à chaque fois une sorte de plaisir coupable dans le fait de voir le sang qui sort du nez et des oreilles de ces deux fanatiques qui tombent à terre, la gorge pleine d'hémoglobine. Ils survivront, mais tu sais que la moitié de leurs organes sont foutus par les bactéries transformées en dévoreuses de chair.

Tu sors de ta transe. D'habitude tu serais tombée à genou devant l'horreur de ce que tu viens de faire. Mais tu n'as pas le temps de réfléchir ni de culpabiliser. Ton ventre se serre tandis que tu enjambes les deux futurs cadavres qui convulsent comme des poissons hors de l'eau. Tu tournes à l'angle gauche vers les dortoirs, et pointe le canon du fusil pour être sûre d'être prête cette fois. Tu ne trembles plus du tout, mais tu transpires le souffle court, ton regard concentré comme une lame chirurgicale.

A l'angle, aucun ennemi. Mais tu as trois cibles en visuel dans le couloir des dortoirs. A côté de toi, la première chambre à droite, celle d'Ororo, est ouverte. Et au fond du couloir des Purificateurs qui sont en train de perpétrer un véritable massacre. Au milieu des cadavres, le regard noir et mort de Rodney. Un flot de bile remonte dans ton estomac. Tu as envie de crier, mais tu sais que ce serait te condamner à mort. Alors tu te mords la langue jusqu'au sang, tandis qu'un autre flot de rage monte en toi.

Mais ton attention est soudain attirée par tes poils et tes cheveux qui se hérissent. Tu as juste le temps de voir l'orage qui s'est formé dehors au travers de la fenêtre du fond. Un coup de tonnerre aussi assourdissant qu'une grenade. Tu plonges sur le côté, juste à temps pour ne pas te prendre de plein fouet le souffle de l'explosion et la lumière que tu sais l'accompagner. Un éclair d'une puissance phénoménale vient de ravager la toiture, le vent te souffle les cheveux et de véritables trombes d'eau s'engouffre dans tout l'étage dans des rafales de vents d'une violence presque surnaturelle.

Plaquée contre le mur faisant le coin, tu décides de jeter un nouveau coup d'oei dans la chambrel pour apercevoir Ororo. Mais tu entrevois juste des flash de lumière en sortir et tout à coup les cris de la femme la plus forte que tu aies connue. Ton sang froid te permet tout juste de distinguer deux des gardes totalement calcinés au fond du couloir, ainsi qu'un des nouveaux élèves que tu ne connaissais pas. Nouvelle remontée de bile. Tout à coup la porte au fond du couloir des dortoirs s'ouvre, et en sort la personne à laquelle tu ne t'attendais pas. Un jeune hispanique aux cheveux blancs décolorés en brosse très longue, en caleçon et avec sa brosse à dent dans la bouche, suivi de plusieurs enfants. Tu pestes. Il fallait que ce soit lui. Miguel Garcia. Ou Warp, de son petit nom de futur X-men. Et surtout, un gros con. Le genre rebelle je m'en foutiste qui se la raconte et remet tous ses problèmes sur le dos du "j'ai pas de chance et je fous toujours tout en l'air".

Continuant d'observer, tu te décales contre vents et pluie sur le mur pour franchir la porte d'Ororo. Un vent plus puissant encore te repousse tandis que tu approches, mais tu vois les gardes se tourner vers Miguel qui s'est mis devant David, Myriam et la minuscule Eléonore qui est entre ses jambes. Le jeune hispano tatoué t'as vu, et il regarde vers les deux gardes, l'air d'un hooligan en caleçon et gilet de marque, sa brosse à dent toujours dans la bouche, un sourire méchant déformant ses lèvres.

Ayant progressé vers la chambre, tu es totalement repoussée lorsque tu veux jeter un œil dedans. Tu as tout juste le temps de voir Ororo à genoux, la tête révulsée et les yeux totalement blancs tandis qu'elle hurle. Elle porte quelque chose autour du cou. Autour d'elle, deux gardes qui semblent s'accrocher au lit et aux meubles pour ne pas être totalement écrasés par ces vents dignes d'un cyclone. Ororo est totalement déchaînée et incontrôlable, et cela ne lui ressemble pas. Tu accroches tes mains à l'encadrement et tu tires pour passer la tête dans la chambre :
- Ororo ! Hurles-tu sans même t'en apercevoir.
L'Africaine lèves des yeux affolés vers toi, avant d'arriver à articuler quelque chose :
- FUIS ! Dit-elle tout en tentant vainement d'enlever le collier épais qui lui tient tout le cou.

Tournant la tête, tu vois Warp lever les mains devant les gardes indécis sur la conduite à tenir entre te tirer dessus, fuir ou tirer sur Miguel.

Le temps s'étire. Tu sais que le pouvoir de Miguel est d'utiliser son propre ADN comme une sorte d'ancre pour se téléporter. Tout ce qui contient son sang, sa salive, ses larmes ou même ses cellules peuvent servir de marqueur de téléportation à son "Warp" spatial. Tu sais aussi que c'est un garçon qui aime se battre et à vos entraînements avec Ororo et Logan tu sais qu'il se défend même mieux que toi. Mais pourra-t-il sauver les enfants ou est-ce qu'il va encore tout foirer ?

Dois-tu fuir et sauver les enfants, ou tenter de sauver Ororo de son propre pouvoir, apparemment désormais incontrôlable ?

L’échange de coups de feu est rapide et violent. Dans les films d’action des chaînes payantes, les combats durent toujours pendant de longues minutes. La réalité est bien plus définitive. Surprise par le recul de l’arme, je ne touche pas ma première cible, et je ne dois qu’à l’entrainement répété d’échapper à la réponse des deux purificateurs. Je n’ai d’autre choix que de libérer mon sombre passager pour m’en sortir. Les corps des deux hommes ne deviennent plus qu’un ensemble de cellules, si vulnérables. Une simple mutation et les bactéries s’attaquent aux organes des deux tueurs en quelques secondes. Je ne peux réprimer le frisson de plaisir coupable que je ressens à la vue de leur destruction de l’intérieur. En quelques secondes ils ne sont plus que des coquilles vides, vivantes mais irrécupérables.

Ma vue retrouve de la consistance.

*Les enfants !*

J’enjambe les corps des deux purificateurs, évitant de regarder le résultat de mes « œuvres ». Ces salauds le méritaient me dis-je pour me donner de l’aplomb. De toute façon, mon attention est rapidement capté par les corps sans vie des gens dont je partage la vie depuis des mois et qui forment maintenant un amas de corps sanguinolents au milieu du couloir. Envie de hurler. De détruire ceux qui sont responsables de ce massacre.

Ils sont là. Trio porteur de mort. Je me prépare à tirer quand les éléments se déchainent subitement. Un éclair déchire le ciel comme unique avertissement, avant que le chaos climatique n’emporte tout. Par réflexes, je me jette au sol. Bonne idée vu à quelle vitesse la toiture se tord pour finalement s’arracher avec une violence dont seules sont capables les forces de la nature. L’eau s’engouffre à présent dans les restes de ce qui était un sanctuaire pour moi et tant d’autres. Ce déchainement climatique subit porte la marque d’Ororo. Au rayon des bonnes nouvelles, elle est encore en vie me dis-je. Je me relève péniblement, et jette un coup d’œil rapide dans la chambre de la jeune africaine. Dans la nuée stroboscopique qui l’entoure, Ororo semble comme possédée et elle aussi prise au milieu d’un carnage écœurant.

Malgré les conditions dantesques, j’essaie de faire quelques pas pour me glisser discrètement vers sa chambre quand ils sortent d’une chambre au fond du couloir. Warp, ou plutôt Miguel, accompagné de plusieurs enfants. Ils font face aux purificateurs. A portée de la chambre d’Ororo, j’y vois maintenant plus clair, et cela n’est guère rassurant. La jeune fille semble possédée, comme prisonnière du collier qui orne son cou. Un catalyseur? Impossible à déterminer de ma position et les éléments déchainés m’empêchent de l’atteindre. Stupidement, je l’interpelle et me rends compte de ma bêtise quand les purificateurs se tournent dans ma direction. Au temps pour l’effet de surprise. La réaction de la jeune noire est encore plus effrayante. Elle semble prisonnière de sa propre puissance, incapable d’en arrêter l’effet destructeur.

Warp se prépare à l’action, profitant de l’indécision des meurtriers dans nos murs. L’heure du choix sonne aussi pour moi. Mes yeux se détachent d’Ororo et se portent sur David, Myrian et Eléanore.

* Pardonnes-moi Ororo…* Une infinie tristesse accompagne cette pensée tandis que j’épaule le fusil, cette fois-ci prête à en recevoir le recul inversé.

Je vise l’un des purificateurs et tire une première balle en visant la tête.

- Prends ça, fils de pute !

Si je fais mouche, je me prépare déjà à tirer sur le second tandis que l’arme de ce dernier s’enraille mystérieusement [Utilisation d’un point Fate] en criant à Warp :

-SAUVES ORORO ! LE COLLIER !

Je sais que cette dernière aimait bien Warp, elle. Et je suis à peu près sûre que Miguel pourra se téléporter dans  la chambre de la jeune africaine. Il y a forcément une trace de son ADN dans celle-ci. Pas le temps de vérifier. Après mon second tir, je roule sur le côté pour éviter la réaction du troisième purificateur et tente le Strike. Je n’ai pas d’autres choix que de réussir. Les enfants survivants ont besoin de moi.

Ta voix passe à travers les éléments furieux, avec un accent de colère sourde que tu soupçonnais sans l'avoir jamais réellement vécu. Tu as la rage.

Dawn a écrit:- Prends ça, fils de pute !

La rafale se dirige droit vers le purificateur situé entre ses deux collègues, et l'atteint en pleine tête, recrachant un flot de sang sur Miguel qui se tenait devant les enfants.

Dawn a écrit:-SAUVES ORORO ! LE COLLIER !

Le regard noir de Miguel, au milieu de son visage couvert de sang,  sa brosse à dent punk toujours dans la bouche,  reste un moment figé dans l'incompréhension. Mais il change du tout au tout en une seconde, se tournant rapidement vers les enfants il leur dit quelque chose que tu ne peux pas entendre avant de se retourner vers les deux soldats, dont celui à droite qui cherche désespérément à désenrayer son arme en la tapant contre le mur.

Un sourire mauvais passe à nouveau devant le visage maculé d'hémoglobine de celui qu'on surnomme Warp :
- T'as ruiné mon nouveau caleçon, pétasse ! Hurle-t-il tout en empoignant l'autre garde encore vivant, avant de disparaître avec lui dans un warp noir et doré. Une fraction de seconde plus tard tu entends le hurlement du même garde provenant de la chambre d'Ororo.

Tu observes le garde restant et son arme toujours enraillée, seul obstacle entre toi et les enfants. Tu tires sur lui sans plus de sommation, éclatant sa poitrine de part en part.

Tu coures alors jusqu'aux enfants, luttant contre le vent et la pluie de plus en plus puissants. Ta vision périphérique te fait voir Miguel, les pieds accrochés au sol et les jambes arc-boutées, tentant d'enlever le collier d'Ororo. Mais tu n'as pas le temps, tu as ta propre mission. Première règle de combat que tu as appris il y a peu : avoir confiance dans ses coéquipiers. Même si tu ne sais pas si dans ce cas précis c'est une bonne idée, tu files vers les enfants.

Alors que tu approches du groupe terrorisé, ton coeur se soulève. Le corps de Rodney, les yeux révulsés, un gros bout de verre -sûrement la fenêtre qui a explosée derrière lui- planté dans sa minuscule poitrine. A côté de lui, la petite Eléonore qui vient de fêter ses sept ans pleure à chaud de larme aux genoux du cadavre, alors que David, un eurasien d'une dizaine d'année, essaie de la tirer en hurlant "il est mort ! Lâches le, Nora, il est mort, faut qu'on s'en aille !". Tu aperçois alors Myriam, la petite adolescente Goth rebelle de quatorze ans avec qui tu avais sympathisé, la tête résolument enfoncée dans les genoux de son pantalon gothique, ses cheveux méchés noirs blancs et bleus formant une pieuvre impénétrable. Elle tremble de tous ses membres et a l'air totalement tétanisée. Et ce ne sont pas ses pouvoirs de télépathie qu'elle ne maîtrise pas encore qui doivent l'aider à se sentir mieux.

David se retourne vers toi :
- Dawn, dis lui de le lâcher, elle veut pas le...Dit-il en s'arrêtant tout d'un coup et en portant son regard en amande vers le couloir avant de relever un visage aussi trempé qu'inquiet vers toi : Y a quelque chose qui va pas ! Les énergies d'Ororo et de Warp, ils sont pas dans leur état normal ! On dirait que leurs pouvoirs sont...Déchaînés ! Regardes !

En tournant alors la tête vers le fond du couloir d'où tu viens, tu es témoin d'un phénomène carrément apocalyptique, défiant toutes les lois de la physique : un trou de "warp" semble s'être créé au beau milieu de la porte de la chambre d'Ororo, et en sortent de la neige, des éclairs et des rafales d'un vent dans un spectacle de fin du monde.

La seule conclusion rapide et logique qui te vienne est que ce collier perturbe l'équilibre naturel des mutants. Au lieu d'un collier de contention, celui-ci doit amplifier les pouvoirs et les rendre hors de contrôle. Un outil d'autant plus dangereux dans de mauvaises mains.

Mais tu n'as pas le temps. Malgré le drame qui se joue ici, tu dois avant tout à mettre les enfants en sécurité. Alors que tu vois les parois de votre côté commencer à geler, tu aperçois de l'autre côté du manoir des flammes. La réaction chimique est immédiate, et une brouillard de vapeur d'eau brûlant commence à envahir les couloirs.

Tu sais que tu dois les faire fuir, mais comment ? Les passages secrets sous-terrains ! Penses-tu en te rappelant des paroles de Dany. Ils mènent vers le QG secret des anciens X-men en sous-sol. Alors que tu as à peine fini de le penser, tu entends un grincement sur le côté. Tournant la tête derrière, tu aperçois le visage coulant de maquillage de Myriam qui vient d'ouvrir un pan de mur juste à côté de vous, comme si elle avait lu dans tes pensées. Ce qui est d'ailleurs probable. Elle t'indique la sortie et prend Eléonore par la main, lui glissant quelque chose à l'oreille. Celle ci pleure doucement, mais sa main quitte le corps sans vie de Rodney et l'adolescente au visage tremblant t'indique le mur ouvert :
- J'espère que tu sais c'que tu fais... Allez, allez, on se magne les morveux..., te dit-elle avec un air de sérénité mystérieusement retrouvé.

Elle fait pénétrer les enfant dans le passage secret, qui mène à un escalier en colimaçon. Vous descendez rapidement vers une porte à code rétinien, alors que vous entendez des craquements brutaux dans les sous-bassements. Cette bâtisse, bien que renforcée, n'est pas prévue pour tenir les assauts amplifiés des pouvoirs de Tornade et de Warp.

Tu passes ton oeil devant le boitier dont tu as aidé à la mise à jour il y a un mois, et celui-ci réagit immédiatement, s'adressant à toi d'une voix féminine :
- Accès autorisé. Bienvenue, Dawn.

La lourde porte blindée s'ouvre alors sur un dédale de couloir que tu connais bien maintenant. Tout droit, puis à gauche pour le Hangar du Blackbird, une version totalement modifiée d'un vieux Lockheed SR-71 des années 60, et surtout votre porte de sortie en dessous du terrain de Basket qui s'ouvre pour le laisser décoller. Myriam, lisant sûrement encore dans tes pensées, lâche d'une traite :
- Par là les mioches, tout droit, et la première à gauche. Activez vous ! Dit-elle tandis qu'un deuxième séisme secoue le complexe sous-terrain dans une vague de poussière. La lumière se coupe, puis se rallume dans le rouge du système de secours. David te regarde en coin :
- Ca sent pas bon, ça..., avant que le petit visage rond et blond d'Eléonore ne se remette à pleurer. Myriam met une tape bien sentie derrière la tête de David, et pousse les deux dans le couloir : Arrêtes de raconter n'importe quoi. Avancez, allez !

Alors vous continuez d'avancer, David et "Nora" devant se tenant la main, tu sens le regard déterminé entouré d'un noir coulant de Myriam qui s'effrite en te regardant, laissant place à une peur primale. Elle finit par te glisser en chuchotant sur un le ton de l’affolement total :- Bon sang, Dawn...Qu'est-ce qu'on fait là ? Où on va ? On est en train de faire quoi ? Tu sais même pas où on va ? Putain...Ororo...Miguel...Qu'est-ce qu'il s'est passé...Rodney...Et les autres...Dawn, qu'est-ce qu'on va faire ? Où on va aller ?, finit-elle en tentant de réprimer un sanglot dans le fond de sa gorge, les larmes montant à nouveau dans ses yeux verts assortis à son teint de rousse.

Alors que vous arrivez devant le panneau d'accès du Hangar marqué d'un gros X sur une porte encore plus blindée que les autres, la porte s'ouvre automatiquement en détectant ta présence, révélant l'énorme Hangar et son occupant :



Une troisième secousse vient ponctuée votre arrivée, et la voix de l'interface informatique que tu as surnommée ironiquement Alexie s'élève en grésillant :
- Attention. Dommages structurels importants. Évacuation d'urgence requise. Je répète, évacuation requise. Dirigez vous sans affolement vers les sorties les plus proches. Le bâtiment doit être évacué d'urgence.

Vous vous dirigez vers la porte, et tu peux voir que David n'est pas lui non plus rassuré, sentant sûrement la présence mutante et l'énergie de vos deux compagnons laissés en arrière :
- Putain, putain, putain ! On va mourir ici ! annonce sur un ton angoissé celui que tu considérait jusque là comme le Prince asiatique des bonnes manières, avec son petit costume anglais bien taillé maintenant plein de poussière.

Vous commencez à monter dans le Blackbird, et tu commences effectivement à te demander où vous allez bien pouvoir aller. Si ce n'est pas une action isolée et que les Purificateurs sont sur le pied de guerre, la zone va grouiller d'enfoirés anti-mutants. Hank est Dieu sait où. Et tu n'es pas arrivé depuis assez longtemps pour connaître les planques ou autres bases des X-men.

Tandis que tu fais le check-up rapide des systèmes, le masque rassurant de Myriam se fendille une seconde en te regardant. Tu sais qu'elle sait ce que tu penses, et visiblement elle n'apprécie pas vraiment ton indécision...